DECALCOMANIES
Hier j’écoutais a la télévision un monsieur fort érudit qui nous contait pourquoi il s’était investi a restaurer l’un de ces beaux châteaux de bourgogne. Il expliquait que l’on crée pour se continuer et que nous travaillons en quelque sorte a notre « gloire », cette notion du 17eme siècle selon laquelle on veut se perpétuer dans la mémoire de ceux qui nous suivrons. Chéops qui construisit sa pyramide en faisait probablement de même. Ma fois, que reste-t-il de notre gloire ? Il sera peut être retourné au Caire dans le cycle de ses réincarnations, pharaon disparu devenu touriste japonais amnésique qui capture le monument dans sa camera Nikkon. Ainsi, de vies en vies nous chassons le pouvoir et l’éternité… N’est il pas vrai que nos tentations les plus tenaces singent sans cesse ce que sont certains des aspects de Dieu. Ils chatoient dans notre inconscient, nous en happons les reflets. Nous y appliquons des décalcomanies parfois magnifiques et souvent futiles. Et si il en est ainsi, pourquoi ne pas vouloir accéder a la vraie image ?