Les Flagorneurs
« Ce sont les individus de cette espèce qui perdent tout, car ils approuvent tout, ils trouvent tout beau, tout magnifique, ils ne voient de défaut en rien ; ils lèvent les mains au ciel avec des cris d’admiration quand le roi tousse ; enfin ils veulent avoir leur part du gâteau. Et quand, à force de les entendre s’extasier, les rois et les empereurs finissent par se croire les dieux, et qu’il arrive des révolutions, alors des gueux pareils les abandonnent, et recommencent la même comédie sous les autres. De cette façon, ils restent toujours en haut et les honnêtes gens sont toujours dans la misère »
Un conscrit de 1813. Waterloo (Erckmann-Chatrian) Paris, pg 14
La démocratie n’était que pour les villes d’après Platon et Aristote. Rousseau l’a étendue aux pays, mais tous ces bons philosophes ont assumé que ceux qui la porteraient ne seraient pas veules. Les peuples se plaignent des tyrans, mais ce sont eux qui les font. C’est le valet qui fait le maître. Ceux qui se flattent d’assister les tenants de l’autorité prodigueraient de meilleurs services s’ils gardaient la force de rester dans le vrai.