Mémoires
J’ai parfois des mémoires vieilles de plus de mille ans
Qui me prennent et dissolvent dans tous les événements.
Conquêtes, complots et batailles
Guerroyant et frappant d’estoc et de taille,
Je déteste les trahisons et ne souffre les faux frères
Je voulais l’empire juste mais je ne savais faire.
Poussière de sang, chatoiement d’or
Je veux ceci, cela, que voudrai je encore ?
J’ai dessiné des jardins et conçu des palais
J’ai fait la différence entre le beau et le laid.
Détruit des retables, construit des basiliques
J’ai été un gueux, je fus magnifique.
J’ai été couard, j’ai été un preux
Et ne me pardonne pas d’avoir appris si peu.
J’ai frémi de toutes les tensions
Avant d’atterrir en cette bonne ville de Sion.
Ces rumeurs cliquettent encore dans ma tête
Je n’y puis rien, ça me parait si bête.
L’histoire tumulte de l’humanité
Qui peut souffrit l’illusion de la porter ?
Je veux me libérer de ce bruit inutile
Et trouverai l’exit des chaos futiles.
Et pourtant, lorsque vient la grisaille du soir
Que serions nous si nous perdons mémoire ?
Ce qui nous reste c’est de rester sincère
En s’inclinant aux pieds de la Grande Mère.