ODE AU PLAISIR
LE PLAISIR… une illusion d’autant plus épaisse qu’elle est plaisante. Peut on mieux faire que plaire? Et comment le faire mieux que par l’échange du plaisir? En français, il n’y a pas vraiment de terme pour “lust” qui circonscrive le piège. Les termes de “luxure”, concupiscence, lubricité” ont une connotation plutôt dérisoire, comme prononcés au coin d’un ricannement freudien. Alors que les termes “lascivité, jouir, sensualité” ont un parfum mutin. Le vocabulaire rapelle combien les français sont tombés dans l’illusion poignante du plaisir.
De Brantôme à Apollinaire en passant par Baudelaire, les Français ont toujours eu l’imagination plutôt leste. Le plaisir fut célébré avec volupté dans le 18eme siècle de Louis XV, de Boucher et de Fragonard. Mais ce siècle si Français se termina par la libération du marquis de Sade lorsque tomba la Bastille et par l’ignoble exécution de Marie Antoinette.
Tumescence, détumescence; tension, relâchement; orgasme, épuisement/détente. Voici les deux temps du moteur. Ce mécanisme répétitif scande le rythme monocorde et borné du sexe où s’engloutissent, vie après vie, le destin de ceux qui n’apprennent pas et le sort des empires d’argile qu’ils dirigent.
L’histoire regorge de ces petites histoires d’alcôve, de passions veules qui enfantent de grands drames. Le roi David reluque la voisine qui se baigne sur la terrasse. Guenièvre convoite Lancelot du Lac et les murs de Camelot se fissurent. Qui soupçonne l’éternelle banalité de ces affaires amoureuses dont les protagonistes croient qu’elles sont sublimes? Tristan et Yseult, Roméo et Juliette, l’amour et la mort, est ce bien ce que l’on veut? Aujourd’hui plus que jamais, Eros et Thanatos s’entrelacent, c’est l’ère du SIDA! Le plaisir tremble et disparait, le plaisir danse avec la mort.
A part quelques Savonaroles frustrés, personne ne saurait dénier que le sexe est une bonne chose. Il faut néanmoins en connaitre les limites: “le feu qui chauffe votre repas peut aussi brûler votre maison”. Le feu aussi est une bonne chose. Mais il lui faut un mode d’emploi.
Avec la cérébralisation du sexe, le feu a rampé hors du foyer et a consommé les structures porteuses de la maison d’Occident. Car il n’est plus là pour célébrer l’amour entre l’homme et la femme. De plus en plus souvent, il n’unit plus la famille mais la dissout. Magnétisme galvaudé, échevaux qui se nouent et se dénouent. Rien de signifiant n’est accompli, amants et maîtresses se poursuivent et poursuivent les chimères érotiques dans leurs têtes. L’attention se ronge, comme un serpent qui se mord la queue, symbole bouddhiste de “lust”.
Il est célébré, ce piège, à satiété: dans les comédies d’Aristophane, les sonnets de Verlaine, les fresques de Pompeï, les frasques de nos boulevards et les facéties de nos chansonniers. Dans la cervelle de Sartre ou celles, moins elaborées ,de la plupart de nos contemporains . Combien d’auteurs ont voulu nous faire croire aux mignardises inouïes, aux saveurs affolantes du plaisir physique…..les pauvres! Tout ça c’est largement du travail de cervelle, l’utopie recherchée dans les neurones des muqueuses. L’utopie consiste à décrire un but que l’on n’a pas atteint, un état que l’on n’a pas connu. La tromperie consiste à proclamer que l’utopie est réalité. Le sexe, est l’utopie de la plénitude. Une tromperie sans fin car, hélas, à la fin, il y a l’ennui et la mort.
Dans une civilisation matérielle comme la nôtre qui se campe sur les extrêmes de rajo et tamo gunas, les mâchoires du piège se referment. Car les systèmes de production économique de la modernité qui aliènent le bon peuple ont besoin de lui offrir – en compensation – une culture du divertissement où le sexe étourdit. Que faire? Car l’humanité perd son temps, perd ses forces, perd le chemin de l’Initié.
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Hence a few thoughts on pleasure, sex, love and beyond. The response to the dilemma is very straightforward:
Only a greater pleasure can successfully replace a smaller one.
Simple thing!
Sex has its place in the world of the twice born but what is new, it keeps to its place. It is only one of the specific languages of love. And it is love, which is enjoyed.
With the impact of sahaja yoga on the whole of the central nervous system, the twice born appears to be the true hedonist, the one who masters the art of the subtler pleasures. The vibrations of chaitanya irrigate our nerves. This bring relaxation, clarity and a sort of voluptuous serenity. The mind and the psyche of a realized soul are tuned into a more intense and constant enjoyment. Through the impact of the spiritual transformation on the nervous system, we discover that, to be a religious person, a yogi, is good for us. Even better, it feels good! For a change, it is a state of virtue and not the practice of vices, which is pleasurable. This state satisfies much more fully than any other life style. As a matter of fact, Self-realization opens a qualitatively different dimension of enjoyment. This dimension is actualized, in nirvana, at the sahasrara level.