Zig Zag
Louis XIV a préparé la révolution par sa pesanteur, Louis XV par sa légèreté. Voici une révolution bien préparée. Louis XVI et sa pauvre France n’y pouvaient plus rien. Entretemps les intellectuels de l’époque ont navigué les écueils en zigzagant. « La barre a droite toute » avec l’âge (modestement appelé) « des lumières » qui déboucha sur le culte de la Raison et son épilogue peu raisonnable, la Terreur jacobine. « La barre a gauche toute » avec les sentiments du romantisme ténébreux et parfois piétiste qui surgit des décombres sanglants.
Que de vies fauchées entretemps par la guillotine ou par le canon. Il n’y avait pas de « barre au centre » sur le vaisseau France a la dérive.
Napoléon usa des émotions et de la raison pour dépasser les récifs mais, timonier impérieux, il remit « la barre a droite toute ». La France ne s’en releva pas vraiment. Trop de zigzags font perdre la boussole, le sens de la direction et la justesse de la course. L’Angleterre s’en tira mieux et on le vit au dix-neuvième siècle.
La Prusse, élève rebelle de la France, partit sur la droite et cette compétition apporte en bouquet des guerres européennes et deux guerres mondiales. Mais la ou l’observateur perd patience, devant ces errements a répétition qui font l’histoire, c’est que la mémoire des hommes est si courte ; tout s’oublie très vite.